Le rectum, est la partie terminale du tube digestif, après le colon et avant l’anus. Il s’agit d’une sorte de réservoir, mesurant un peu moins de 15cm de hauteur. On distingue arbitrairement 3 zones (tiers supérieur, tiers moyen, tiers inférieur).
La fonction principale du rectum est le stockage des selles avant la défécation. Au préalable les selles se sont accumulées dans le colon sigmoïde. Une fois celui-ci rempli, le contenu se déverse dans le rectum, et des capteurs sensitifs permettent de reconnaître un besoin de défécation. Grâce aux muscles du sphincter, et à la capacité de distension du rectum, la défécation peut être retardée de plusieurs heures.
Tumeur du rectum
Tout savoir sur le process d’intervention
Bénéfices de l’intervention
L’exérèse d’une tumeur du rectum présente plusieurs avantages potentiels, notamment :
- Elimination du cancer si la tumeur du rectum est opérable et retirée avec succès
- Amélioration des symptômes (douleur abdominales ou rectales, saignements rectaux, constipation ou troubles du transit)
- Amélioration de la qualité de vie
- Prévention des complications
Conditions de l’intervention et suivi
Le principal traitement du cancer du rectum est la chirurgie : elle comporte l’exérèse du rectum (tout ou partie en fonction du siège de la tumeur) et du mésorectum, c’est à dire de toute la graisse autour du rectum qui est un élément essentiel pour le traitement curatif de ces cancers. Elle est suivie d’un rétablissement de la continuité digestive (anastomose colo-rectale ou colo-anale) qui nécessite le plus souvent la réalisation d’une dérivation des selles par une stomie temporaire (intestin grêle), pour protéger l'anastomose effectuée.
Dans les cas où la tumeur du rectum est très basse sur le rectum et touche le sphincter anal, la chirurgie peut comporter un résection partielle de celui-ci (résection inter-sphinctérienne), voire une amputation abdomino-périnéale avec une colostomie définitive.
La chirurgie est le plus souvent précédée d’une radiochimiothérapie (dont le but est d’améliorer le pronostic à long terme de la maladie). Elle a lieu en général entre 6 et 8 semaines après la fin de la radiothérapie.
Hospitalisation :
La chirurgie pour retirer une tumeur du rectum nécessite une anesthésie générale dans la majorité des cas. La durée d’hospitalisation est de 3 à 8 jours si tout se passe bien.
Avant l'opération :
Il y a un régime sans résidu (pauvre en fibres) et une préparation du colon comme avant une coloscopie.
Une consultation pré-opératoire avec une infirmière et diététicienne va permettre de vous préparer sereinement et de répondre à toutes vos questions pratiques.
Vous serez hospitalisé la veille de votre intervention(1 heure avant), un repas normal est autorisé 6 heures avant l’anesthésie et l’absorption de liquides clairs (un jus de pomme par exemple) est recommandé 3 heures avant.
Suivi post opératoire :
- En post-opératoire, il est souvent laissé en place une sonde urinaire et parfois un drain abdominal qui seront enlevés les jours suivants l’intervention. Les perfusions sont rarement nécessaires et vous pourrez ainsi vous mobiliser et reprendre rapidement l’alimentation.
- Un rendez-vous post–opératoire avec le chirurgien sera prévu 15 jours après l’opération. Il permettra de faire le point sur votre convalescence, vos symptômes et le résultat de l’analyse au microscope de l’ablation du rectum. En fonction de ce résultat, il peut être parfois proposé une chimiothérapie complémentaire qui sera alors validée en réunion pluridisciplinaire. Cette consultation permet aussi d’évoquer la suppression de la stomie qui est en général organisée 2 mois après l’opération. Cette opération a lieu en ambulatoire après des examens pour vérifier la bonne cicatrisation de l’opération. Dans certaines situations favorables, il peut être proposé une fermeture précoce de l’iléostomie entre 8 et 12 jours après l’opération du rectum.
Dans les centres experts, cette chirurgie est réalisée par coelioscopie, c’est à dire par des petites incisions permettant l’introduction d’une caméra et d’instruments dans l’abdomen.
Complications possibles
En cas de difficultés opératoires (tumeur localement avancée, adhérences, plaie d’un autre organe comme le l’intestin grêle ou l’uretère), cela peut nécessiter une conversion en ouverture ou laparotomie.
Complications post opératoire :
- Complications post opératoires classiques telles que l’hémorragie, l’hématome ou l’infection notamment abcès de cicatrice car le colon contient beaucoup de bactéries.
- Fistule anastomotique ou fuite : problème de cicatrisation au niveau de la couture intestinale. Cette complications potentiellement grave peut justifier de la réalisation d’un stomie préventive ou dans une 2ème temps si elle n’a pas été réalisée initialement.
- Troubles fonctionnels sexuels après chirurgie et radiothérapie (impuissance ou éjaculation retrograde) ou urinaires
Complications à long terme
Troubles fonctionnels digestifs ou syndrome de résection antérieure du rectum : augmentation du nombre de selles, selles fractionnées, urgences voire incontinence aux gaz ou aux selles.
Résection Antérieure du Rectum
La Résection Antérieure du Rectum consiste à enlever une partie ou totalité du rectum :
- Elle comporte la mobilisation et l’abaissement de l’angle colique gauche, l’exérèse du colon sigmoïde et du rectum, la résection doit emporter 5 cm de rectum sous la tumeur ainsi que le mésorectum (graisse autour du rectum contenant les vaisseaux sanguins et ganglions lymphatiques) dont une exérèse de qualité est essentielle.
- Pour les tumeurs du haut rectum, une partie basse du rectum peut être conservée, avec un moignon rectal restant de 4 cm, l’anastomose colo-rectale entre le colon et le rectum peut être protégée par une iléostomie temporaire (anus artificiel avec l’intestin grêle) afin de limiter le risque de fistule anastomotique ou fuite sur la couture.
- Pour les tumeurs du moyen ou du bas rectum, il est réalisée une anastomose colo rectale basse voire anastomose colo-anale (entre le colon et l’anus) avec un petit réservoir colique toujours protégée par une iléostomie temporaire.
LES DOCTEURS EKEUH & ROUET VOUS INFORMENT
Autres pathologies concernant la chirurgie digestive
Exérèse tumeur du rectum
Réponses aux questions les plus courantes
- Un trouble récent du transit (diarrhée persistante, constipation)
- Du sang mêlé aux selles
- Des douleurs abdominales
- L’émission de glaire (comme du blanc d’œuf)
- La sensation d’une vidange incomplète ou des sensations douloureuses de besoin d’aller à la selle
- Parfois, les maladies du rectum peuvent rester asymptomatiques pendant longtemps, ce qui justifie la réalisation d’examens de dépistage pour des maladies graves telles que le cancer colorectal
- La coloscopie totale : examen endoscopique sous une courte anesthésie, permettant de regarder l’intérieur du tube digestif à l’aide d’une caméra miniaturisée. En cas de découverte d’une anomalie, des prélèvements peuvent être réalisés et envoyés en analyse. C’est l’examen de référence pour la plupart des pathologies colo-rectales comme la tumeur du rectum.
- La rectoscopie ou rectosigmoïdoscopie ou coloscopie courte : il s’agit du même examen mais limité au rectum et à la fin du colon. Il a l’avantage de pouvoir être réalisé sans anesthésie.
- Le coloscanner : c’est un scanner réalisé après la réalisation d’un lavement anal à l’eau. Son indication est limitée à des cas très précis puisqu’il ne peut pas permettre de réaliser des prélèvements.
- L’IRM : cet examen radiologique est performant dans le diagnostic des maladies du rectum puisqu’il permet d’explorer ce qui entoure l’organe, notamment le mésorectum et les organes adjacents.
- L’écho-endoscopie rectale : cet examen consiste à réaliser une échographie des parois du rectum à l’aide d’un échographe miniaturisé introduit par voie trans-anale. Lors de cet examen, le mésorectum et les organes adjacents sont visualisés.
- Le test hémocult : il permet de retrouver des traces de sang dans un échantillon de selles. Il s’agit d’un examen de dépistage proposé après 50 ans.
Non. Une stomie peut être temporaire ou évitée selon la localisation de la tumeur et les techniques chirurgicales utilisées.
- Cancer du côlon : situé dans la partie plus haute du gros intestin.
- Cancer du rectum : situé dans les 15 derniers centimètres de l’intestin.
Bien qu’ils partagent des similitudes, le traitement du cancer du rectum est souvent plus complexe en raison de sa localisation.