La maladie de Verneuil, appelée aussi hidrosadénite suppurée est une maladie de la peau liée à une inflammation des glandes sudorales (produisant la sueur). Elle peut être responsable de nodules, abcès ou fistules inflammatoires habituellement situées aux aisselles, plis inguinaux, fesses, seins et nuque. Un geste chirurgical peut être nécessaire en urgence en cas d’abcès (mise à plat), ou de manière programmée en cas de gêne sur une zone précise.
Opération de la maladie de Verneuil
Tout savoir sur le process d’intervention
Bénéfices de l’intervention
L’opération chirurgicale de la maladie de Verneuil est l’option la plus efficace en particulier pour les patients souffrant de formes modérées à sévères ou de formes résistantes aux traitements médicaux. Elle offre de nombreux bénéfices comme :
- L'élimination des lésions infectées et inflammatoires
- L'amélioration des symptômes
- Le soulagement de la douleur
- La prévention des complications
- L'amélioration de la qualité de vie
Conditions de l’intervention et suivi
Le traitement médical est très limité. Il vise à réduire les symptômes, prévenir les récidives et limiter les complications. Des antibiotiques peuvent être prescrits dans les formes mineures, plus pour stopper une poussée que pour réellement guérir la suppuration.
Seule l'intervention chirurgicale est efficace pour traiter la maladie de Verneuil.
Le simple drainage n’est pas efficient, la récidive dans le même territoire étant inévitable. Il convient donc de procéder à l’ablation complète des tissus malades. L'intervention nécessite parfois un sacrifice cutané important, effectué parfois en plusieurs temps opératoires.
Intervention :
- L’opération de la maladie de Verneuil (hidrosadénite suppurée) nécessite une incision d’au moins la taille de la lésion. L’intervention peut être réalisé sous anesthésie locale pour les petites lésions ou sous anesthésie générale pour les lésions plus volumineuses, dans des conditions d’hospitalisation ambulatoire.
- En l’absence d’infection, la cicatrice est refermée à l’aide de fils résorbables et ne nécessite pas de soins en postopératoires. Le pansement est retiré au cinquième jour postopératoire et il n’est pas nécessaire d’en remettre.
- En cas d’infection (abcès), une mèche est placée dans la cicatrice pour permettre une cicatrisation de la profondeur vers la superficie. Cette mèche est changée tous les jours à domicile par un(e) infirmier(e).
Hospitalisation
L’opération en cas d'hidrosadénite suppurée peut être réalisée sous anesthésie locale pour les petits nodules ou sous anesthésie générale pour les masses plus volumineuses, dans des conditions d’hospitalisation en ambulatoire.
Suivi post opératoire
Après l'exérèse chirurgicale liée à la maladie de Verneuil, un suivi est indispensable pour surveiller la cicatrisation de la plaie et prévenir d'éventuelles complications. La reprise des activités normales varie selon l'étendue de l'intervention et la localisation des lésions, mais la plupart des patients peuvent retrouver leur routine dans un délai de quelques jours à quelques semaines.
Complications possibles
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Après une opération d'hidrosadénite suppurée, un hématome peut se former, en particulier chez les patients sous anticoagulants ou lorsque les lésions excisées étaient étendues. Dans la majorité des cas, cet hématome se résorbe spontanément en quelques semaines.
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Un abcès, bien que rare, peut également survenir sous la cicatrice. Cette infection nécessite alors une réouverture de la plaie pour évacuer l'abcès, suivie de soins locaux quotidiens.
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Une désunion de la cicatrice peut aussi se produire, en particulier si elle est située dans des zones soumises à des tensions (comme les plis, les aisselles ou les articulations) ou en cas de reprise trop précoce d’une activité physique intense. Dans ce cas, des soins locaux adaptés sont nécessaires pour favoriser une bonne cicatrisation.
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la maladie de Verneuil ou hidrosadénite suppurée
Réponses aux questions les plus courantes
L’évolution est chronique et imprévisible. La maladie progresse par épisodes douloureux, plus ou moins fréquents, ou parfois sur un fond continu. Les patients traversent des phases de poussées inflammatoires, entrecoupées de périodes de rémission.
L’évolution de la maladie est souvent décrite en trois stades :
- Stade 1 : Nodules ou abcès isolés sans fistule ni cicatrice permanente.
- Stade 2 : Nodules récidivants accompagnés de fistules ou de cicatrices, affectant plusieurs zones, mais sans atteinte étendue.
- Stade 3 : Présence de lésions chroniques étendues, multiples fistules interconnectées, cicatrices épaisses et inflammation persistante.
La durée varie selon l'étendue des lésions, de leur localisation, et du type de procédure effectuée.
- En cas d'exérèse locale limitée sur des lésions isolées ou peu étendues : 30 à 60 minutes.
- Pour un retrait complet des tissus malades dans une ou plusieurs zones, parfois associé à des greffes de peau ou des techniques de reconstruction pour favoriser la cicatrisation : 1 à 3 heures selon l’étendue des zones touchées.
- Et pour les cas complexes avec fistules multiples : il faudra compter 2 à 4h d'intervention si les lésions sont profondes et complexes et nécessitent une reconstruction importante.
Le surpoids et le tabagisme sont des facteurs aggravants de l’hidrosadénite suppurée et prédictifs d’une moins bonne réponse au traitement. Il est également conseillé de porter des vêtements amples pour essayer de limiter les poussées.
Les cicatrices sont fréquentes dans les formes avancées et peuvent être permanentes. Des traitements dermatologiques ou chirurgicaux peuvent aider à les atténuer.