La ligature des hémorroïdes sous doppler est une technique d’intervention où le chirurgien proctologue va repérer à l’aide d’une sonde doppler les artères hémorroïdaires et les lier dans le but de réduire l’apport sanguin dans les hémorroïdes. Cette technique basée sur le traitement mécanique de la maladie hémorroïdaire est pratiquée depuis de nombreuses années en Europe et est plus récemment en France.
Technique de ligature des hémorroïdes sous doppler
Tout savoir sur cette technique d’intervention innovante
Bénéfices de cette technique d’intervention
La ligature des hémorroïdes sous doppler (également appelée technique THD pour Transanal Hemorrhoidal Dearterialization) est une méthode moderne et peu invasive pour traiter les hémorroïdes symptomatiques. Cette approche présente plusieurs avantages :
- Précision accrue grâce au Doppler
- Procédure moins invasive
- Réduction significative de la douleur
- Récupération rapide
- Réduction des complications par rapport aux approches classiques
- Grande efficacité pour les hémorroïdes internes de grades II et III
- Préservation anatomique
- Réduction des symptômes tels que les saignements, les douleurs et les prolapsus
Principes de la ligature des hémorroïdes sous doppler
Les hémorroïdes deviennent pathologiques lorsqu'elles se dilatent dans le canal anal, pouvant parfois s'extérioriser. Elles peuvent alors être comprimées par le sphincter anal, ce qui entraîne une inflammation accompagnée de douleurs et de saignements. Ces structures sont en réalité des coussinets vasculaires composés de réseaux artério-veineux, alimentés par les artères hémorroïdaires. Ces dernières sont la cible d'un nouveau traitement chirurgical mini-invasif destiné à traiter la maladie hémorroïdaire.
Grâce au signal Doppler, il est possible d'identifier précisément ces artères ou artérioles pour les ligaturer. Cela réduit l'afflux sanguin vers les coussinets hémorroïdaires, permettant ainsi d'atténuer les symptômes.
Ce n’est donc pas une ablation des hémorroïdes. Son efficacité est de ce fait retardée : entre 1 à 2 mois après le geste. Le chirurgien peut associer à ce geste une réduction de l’extériorisation de l’hémorroïdes en réalisant une suture supplémentaire.
Ligature des hémorroïdes sous doppler : pour qui et comment ?
Patients concernés :
La ligature des hémorroïdes sous doppler est particulièrement efficace pour stopper les saignements, mais cette technique est moins performante pour corriger le prolapsus (l’extériorisation des hémorroïdes). Elle est donc principalement indiquée pour les hémorroïdes de grades 2 et 3, qui ne s’extériorisent que lors des selles.
En revanche, il n’est pas adapté aux hémorroïdes constamment extériorisées. Comme les autres traitements instrumentaux (ligatures élastiques, cryothérapie ou photocoagulation infrarouge), il est réservé aux cas où le traitement médical a échoué.
La ligature des artères hémorroïdaires cible uniquement les hémorroïdes internes et n’est pas destinée au traitement des hémorroïdes externes.
Comment repérer et ligaturer les artères des hémorroïdes ?
- Un dispositif spécifique est introduit dans l’anus afin d’examiner l'apparence des hémorroïdes dans tout en détectant le signal généré par le flux sanguin des artères. La sonde doppler permet de repérer l’artère hémorroïdaire et à son contact elle émet un bruit pulsatile caractéristique.
- L’extrémité de l’appareil positionné dans l’anus présente un fenêtrage latéral par lequel le chirurgien proctologue réalise une ligature de cette artère par un fil résorbable. Les artérioles et artères sont ainsi traitées de manière circulaire sur l’ensemble du canal anal. On réalise en moyenne 5 à 6 ligatures.
Hospitalisation :
La ligature des hémorroïdes sous doppler est le plus souvent réalisée en ambulatoire.
Du fait de l’anesthésie, il est demandé aux patients de quitter l’hôpital avec un accompagnant. Vous pourrez marcher et vous asseoir en voiture pour regagner votre domicile (même si celui-ci est distant d’une ou deux heures de route).
Suivi post opératoire :
La gestion de la douleur post op se fait en partenariat avec les IDE libéraux sous la coordination d’une équipe de soins à domicile qui nous renseigne en temps réel votre évolution post opératoire. Au niveau du site opératoire, les soins sont simples dans la plupart des cas et sont réalisés par le patient lui-même, sauf indication contraire du chirurgien proctologue.
Conseils :
Il est conseillé de privilégier un régime riche en fibres et bien s’hydrater. Aucun aliment ne vous est interdit. Même si l’alcool et les épices sont à consommer avec modération.
Pratiquer une activité physique régulière.
Complications possibles
Complications post-opératoires :
Les complications recensées sont rares. Mis à part les risques liés à l'anesthésie, la technique elle-même peut entraîner, comme les autres méthodes de chirurgie hémorroïdaire mini-invasives, des effets secondaires ponctuels. Les études font état de 1.7% de complications. Il s’agit de :
- Saignement immédiats ou retardés ou de rétention urinaire passagère (difficulté à uriner) pour laquelle le traitement médical suffit le plus souvent mais qui peut nécessiter le recours à un sondage temporaire.
- L’infection est exceptionnelle mais justifie l’injection d’antibiotiques pendant l’intervention.
- Des douleurs anales peuvent survenir pendant quelques jours et disparaissent le plus souvent avec des antalgiques simples.
- Une crise de thrombose hémorroïdaire (hémorroïde externe) peut se produire secondairement car la ligature des hémorroïdes sous doppler ne traite que les hémorroïdes internes. Dans ce cas un traitement médical adapté est nécessaire.
Complications dans le temps :
Il n’est pas décrit de complication à long terme, mais peu d’étude à long terme sont disponibles. La ligature des hémorroïdes sous doppler n’empêche pas une éventuelle chirurgie de la maladie hémorroïdaire si, elle devait s’avérer nécessaire plus tard. Au-delà de 5 ans, il n’existe pas de données sur le taux de récidive.
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Réponses aux questions les plus courantes
A faire :
- Se laver le plus souvent possible, des plaies propres font moins mal et ont mois de risque de s’infecter.
- Ne pas hésiter à passer le doigt sur les plaies. Les accolements peuvent se compliquer d’infection et de rétrécissement.
A ne pas faire :
- Abuser d’antiseptique agressif et en particulier sans rinçage.
- Imaginer que la zone doit être « stérile ». En fait elle doit simplement être propre.
- Avoir peur de « toucher » la zone opérée : ni les soins locaux, ni les efforts de poussée lors de la défécation ne risquent de faire « sauter » des points de sutures
- S’acharner à laver un anus qui se souille en permanence à cause d’un encombrement rectal.
- S’inquiéter de la présence des fils dans le pansement et /ou dans les selles. Les fils utilisés sont résorbables et tombent tous seuls.
- Solliciter de votre initiative un infirmier libéral sans prescription de votre chirurgien proctologue et sans une lettre de liaison en cas de prescription éventuelle
A faire :
- Organisez vous dès que vous connaissez la date de votre opération. La durée optimale de l’arrêt d’activité a été discutée avec votre chirurgien proctologue. Même si vous n’avez pas d’activité professionnelle, organisez vous pour alléger vos contraintes (mère au foyer par exemple)
- Pensez à demander un certificat médical pour inaptitude temporaire aux activités sportives ou périscolaires.
A ne pas faire :
- Confondre la durée de cicatrisation et la durée d’arrêt de travail. Celle-ci dépend du type d’intervention, mais aussi de votre métier. L’arrêt de travail est plus long pour un travailleur du bâtiment que pour un travailleur sédentaire.
- Prévoir de longs trajets après l’opération, ceci n’exclut pas de petites promenades raisonnables.
- Rester au lit ou au fauteuil toute la journée en favorisant ainsi la constipation, les phlébites et la contraction douloureuse du périnée
Les ligatures étant réalisées dans la muqueuse rectale, provoquent peu de douleur. Le patient peut généralement reprendre ses activités professionnelles après quelques jours.
L’efficacité du traitement se manifeste progressivement, sur une période de 1 à 3 mois, le temps que la réduction de l’apport sanguin entraîne une diminution de la taille et de la fragilité des hémorroïdes. Une semaine après l’intervention, 76 % des patients ne présentent plus de symptômes, et ce taux atteint 82 % après un mois.
Cette procédure est nettement moins douloureuse qu’une hémorroïdectomie classique, car elle n’entraîne pas de plaies cutanées.
L’anuscope porteur de la sonde doppler est à usage unique actuellement. Il n’est pas pris en charge par la sécurité sociale. De ce fait, il est à la charge du patient ou de la clinique si celle-ci accepte de le financer.