Un abces anal est une cavité remplie de pus située à proximité de l’anus entraînant de vives douleurs. La cause la plus fréquente des abcès de l’anus est la fistule anale qui est une infection d’une glande du canal anal progressant dans le sphincter anal pour aboutir à la peau située autour de l’anus ou à la fesse. Ces glandes peuvent s’infecter chez n’importe qui, sans raison particulière.
OPERATION ABCES ANAL
Tout savoir sur le process d’intervention
Bénéfices de l’intervention
L’operation abces anal a pour but d’évacuer le pus sous tension. Cela permet ainsi de :
- Soulager la douleur
- Eviter la diffusion de l’infection
- Prévenir des complications comme une septicémie
- Améliorer la qualité de vie
- Etablir un diagnostic précis pour afin d'évaluer plus précisément l’étendue de l’infection et détecter d’éventuelles fistules anales qui nécessiteraient un traitement ultérieur
Conditions de l’intervention et suivi
Dans de rares cas, l'abces anal peut se rompre spontanément et drainer le pus, mais cela ne résout pas toujours l'infection sous-jacente. Une intervention médicale est généralement nécessaire.
L’operation abces anal est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale.
- Elle consiste à réséquer une collerette de peau, ce qui permet d’ouvrir largement la poche de l’abces anal sans risque d'accolement précoce des berges source de récidive. La plaie opératoire est donc laissée ouverte.
- Dans le même temps opératoire, si la cause de l’abces anal est retrouvée (par exemple une fistule anale), un traitement spécifique de cette cause peu être réalisé
Hospitalisation
- L’operation abces anal est le plus souvent réalisée en ambulatoire, c'est-à-dire que vous entrez à l’hôpital le matin même de l’intervention, et sortez le soir, sans passer de nuit à l’hôpital.
- Aucun régime n’est nécessaire, en revanche il est recommandé de débuter les laxatifs un ou deux jours avant, pour éviter la formation de bouchon de selles difficile à évacuer. Attention néanmoins à la diarrhée.
- Avant l’intervention il n’est pas nécessaire de faire de régime, ni de préparation de votre intestin.
- Un rasage de la zone anale sera éventuellement fait au début de l’intervention par votre proctologue.
Suivi post opératoire
Après l’intervention, des soins locaux sont nécessaires. Selon l’importance de l’abces anal et de la plaie, ils peuvent ou non nécessiter la prescription de soins infirmiers.
Selon les cas, des lavages, nettoyages aux antiseptiques, méchages (introduction d’une gaze ou d’un pansement dans la cavité de l’abcès) ou application simple de crème ou de pommade sont nécessaires. Ces soins vous seront détaillés par votre chirurgien.
La cicatrisation de la plaie opératoire demande quatre à six semaines. La gêne, parfois la douleur et surtout la contrainte des pansements réguliers imposent un arrêt de travail qui varie selon la taille de la plaie de quelques jours à plus d'un mois. Un traitement antidouleur peut être prescrit.
Complications possibles
Complications post opératoire
Le risque de complications immédiates est minime :
- une hémorragie immédiate ou retardée est peu fréquente.
- une rétention urinaire (impossibilité de vider sa vessie) peut s’observer avant le drainage par un phénomène réflexe et également après, comme après toute chirurgie proctologique. Elle peut nécessiter la mise en place temporaire d’une sonde dans l’urètre (le canal servant à uriner).
Complications et précautions à long terme
Le risque principal d’une operation abces anal est sa récidive si la cause de celui-ci n’a pas été traitée.
Cette cause peut être difficile à mettre en évidence en phase d’abcès. Le drainage simple d’un abces anal n’expose pas à un risque d’incontinence anale mais si la nécrose (destruction des tissus) concerne le sphincter anal, cela signifie que le muscle qui participe à la continence anal peut être endommagé par l’abcès source d’incontinence secondaire. Il est donc important d’intervenir suffisamment tôt pour éviter cette situation.
LES DOCTEURS EKEUH & ROUET VOUS INFORMENT
Autres pathologies concernant la chirurgie proctologique
Drainage chirurgical d’un abces anal
Réponses aux questions les plus courantes
A faire :
- Se laver le plus souvent possible, des plaies propres font moins mal et ont mois de risque de s’infecter.
- Ne pas hésiter à passer le doigt sur les plaies. Les accolements peuvent se compliquer d’infection et de rétrécissement.
A ne pas faire :
- Abuser d’antiseptique agressif et en particulier sans rinçage.
- Imaginer que la zone doit être "stérile" en fait elle doit simplement être propre.
- Avoir peur de "toucher"la zone opérée : ni les soins locaux, ni les efforts de poussée lors de la défécation ne risquent de faire "sauter" des points de sutures.
- S’acharner à laver un anus qui se souille en permanence à cause d’un encombrement rectal.
- S’inquiéter de la présence des fils dans le pansement et /ou dans les selles. Les fils utilisés sont résorbables et tombent tous seuls.
- Solliciter de votre initiative un infirmier libéral sans prescription de votre chirurgien proctologue et sans une lettre de liaison en cas de prescription éventuelle
A faire :
- En cas de tendance à la constipation, il est recommandé de débuter le laxatif doux (qui vous a été prescrit) eu d’enrichir son alimentation en fibres quelques jours avant l'intervention.
- L’objectif est d’avoir des selles moulées ou un peu molles. Le fait de de rentrer très vite chez soi favorise le transit.
- Identifier rapidement d’éventuels encombrement (ou bouchon) rectal : gène, ballonnements, pesanteur, spasmes rectaux, suintements fécaux permanents, difficulté pour uriner, il ne faut surtout pas attendre pour réagir car les choses peuvent rapidement s’aggraver : il faudrait alors contacter l’équipe et le chirurgien proctologue
A ne pas faire :
- Rester totalement sédentaire, l’alitement prolongé est néfaste pour le transit.
- Faire des excès de table : excès d’alcool, aliments gras, pigment.
- Surdosez les Laxatifs : une diarrhée brûle les plaies et risque de les infecter.
- En cas de diarrhée, prendre sans avis médical des médicaments qui ralentissent le transit(lopéramide) car risquent de tout bloquer.
- En cas de de suintement fécaux, confondre vraie diarrhée avec fausse diarrhée due à un encombrement rectal.
- Négliger les symptômes d’encombrement rectal : en cas de doute, il vaut mieux faire un lavement "pour rien".
Oui, environ 30 à 50 % des abcès peuvent récidiver, souvent en raison de la formation d'une fistule anale ou d'une infection résiduelle.
Les facteurs de risques d'un abces anal incluent :
- Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (comme la maladie de Crohn).
- Le diabète.
- Un système immunitaire affaibli.
- Une mauvaise hygiène ou traumatisme local.
Il est difficile de prévenir tous les abcès anaux, mais une bonne hygiène anale, une alimentation riche en fibres pour prévenir la constipation et le traitement rapide des fissures anales peuvent réduire les risques.
Faire un lavement avec un produit irritant. Il faut utiliser de l’eau du robinet.
A faire :
- Organisez-vous dès vous connaissez la date de votre opération. La durée optimale de l’arrêt d’activité a été discutée avec votre chirurgien proctologue. Même si vous n’avez pas d’activité professionnelle, organisez-vous pour alléger vos contraintes (mère au foyer par exemple).
- Pensez à demander un certificat médical pour inaptitude temporaire aux activités sportives ou périscolaires.
A ne pas faire :
- Ne rien organiser en vous disant que "l’on verra bien".
- Confondre la durée de cicatrisation et la durée d’arrêt de travail. Celle-ci dépend du type d’intervention, mais aussi de votre métier. L’arrêt de travail est plus long pour un travailleur du bâtiment que pour un travailleur sédentaire.
- Prévoir de longs trajets après l’opération, ceci n’exclut pas de petites promenades raisonnables.
- Rester au lit ou au fauteuil toute la journée en favorisant ainsi la constipation, les phlébites et la contraction douloureuse du périnée